Votre Chat Fait Des Grimaces ?

À sa demande et pour soulager vos oreilles, vous ouvrez donc la porte. Tout guilleret, il se précipite sur le balcon et hume l’air du temps. Deux minutes plus tard, le voilà qui miaule à nouveau à fendre l’âme pour entrer ; il vient de réaliser que soleil ne rime pas nécessairement avec chaleur ! Il préfère encore observer les oiseaux de l’intérieur et derrière une vitre. Pourtant, à le regarder, on a vraiment l’impression qu’il vit l’une des grandes frustrations de sa vie. En effet, complètement paralysé par le spectacle des oiseaux qui le narguent, notre pauvre félin de salon ne cesse de claquer des dents, de bouger les oreilles et d’émettre de drôles de petits sons.

En fait, ce claquement incontrôlé des mâchoires est appelé « activité à vide » et représente le mouvement inné du chat qui assène le coup de dent fatal à sa proie. Les chats peuvent et doivent paralyser très rapidement rongeurs et oiseaux en leur fracturant un endroit précis de l’anatomie, en général la colonne cervicale, ce qui amène une rupture de la moelle épinière. C’est donc involontairement ce geste, tout à fait naturel, que reproduit notre petit chasseur.

En d’autres occasions, il se peut que votre chat effectue un autre type de grimace causée par un effluve particulier et que l’on nomme la réaction de « Flehman ». Attiré par un objet dégageant une odeur étrange, votre chat s’arrête brusquement, étire le cou, relève la lèvre supérieure vers l’arrière, ouvre la gueule, inspire un bon coup et tombe en contemplation pour quelques secondes. Le regard fixe, il effectue alors une sorte de grimace de dégoût assez amusante. Cette savante et surprenante analyse des odeurs est possible grâce à l’organe de Jacobson, une structure de deux centimètres situé sous l’hypophyse, tout à fait unique aux chats. Les odeurs lui sont transmises par un petit conduit, qui prend son origine dans la bouche juste derrière les incisives supérieures. L’organe de Jacobson qui est hautement sensible aux éléments chimiques contenus dans les odeurs, transmet au cerveau du chat une multitude d’informations qui nous échappe à nous pauvres humains.