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Sainte Messe Pour La Gent Animale

lundi 6 octobre 2003, par CatChat

L’église a ouvert ses portes aux quadrupèdes, à l’occasion de la fête de saint François d’Assise. Récit d’une bénédiction peu commune.

cérémonie célébrant saint François d’Assise

Proclamé par le pape Jean Paul II patron céleste des écologistes le 29 septembre 1979, saint François d’Assise passe avant tout pour être le protecteur des animaux. La fête de celui qui est aussi appelé le « saint aux oiseaux » est célébrée le 4 octobre - date promue Journée mondiale des animaux - et c’est précisément à cette occasion que l’abbé montreusien Olivier Jelen a conçu l’idée d’une messe en l’honneur de ceux que François considérait comme ses « frères et sœurs ». Samedi soir, donc, l’église catholique de Montreux a vu affluer aux vêpres un grand nombre de fidèles de tous âges accompagnés de leurs non moins fidèles compagnons. Chiens de race, toutous minuscules, mâtins imposants ont pris place, dès 18 heures, dans les travées. Un chat et deux volatiles en cage avaient également fait le voyage. Craignant que son minet ne prenne la poudre d’escampette dans la nef, une propriétaire l’avait même fait représenter à l’office par une peluche plus vraie que nature.

Le chant d’entrée pouvait commencer. « Tressaillez de joie ! Tressaillez de joie ! », a repris l’assemblée avec une ferveur intacte, tandis que quelques aboyeurs jappaient entre les bancs.

Onze mille espèces menacées

L’homélie de l’abbé Jelen s’est axée sur le respect de la nature en général et des animaux en particulier. Il a évoqué ces 11 000 espèces menacées, ce chimpanzé qui partagerait 98% de son patrimoine génétique avec l’homme, cette dignité enfin que le Créateur a conférée à l’animal, « notre humble frère ». Méditatives, les ouailles n’en ont pas perdu une miette, mais les chiens avaient la tête ailleurs, peut-être vers ces gamelles regorgeant de croquettes qu’une main charitable avait déposées à l’entrée.

La sébile est ensuite passée de main en main pour recueillir les dons destinés à la Société vaudoise pour la protection des animaux. Ont suivi l’eucharistie, que certains ont reçue avec Médor en laisse, et la bénédiction tant attendue des protégés de François d’Assise. Désireux d’un contact direct avec la main de l’abbé, quelques paroissiens lui ont présenté leur animal. Après quelques caresses dispensées avec générosité, la messe était dite.

Philippe Visson et son chien Mabrouk
« Je suis là parce que les animaux sont une religion entre les hommes. Si l’animal ne peut s’élever aussi haut que l’homme, il ne peut pas non plus descendre aussi bas que lui. Et puis c’est une créature de Dieu. Giacometti disait que s’il y avait un chat et un Rembrandt à sauver dans une maison en feu, c’est le chat qu’il faut emporter. »
Isabelle Pope et son chien Max
« Je suis là parce que je suis catholique, que je viens souvent dans cette église et que je trouve merveilleuse l’idée d’une bénédiction des animaux. J’assiste à cette messe aussi bien pour mon bouvier que pour mon cheval, pour tous les animaux en fait, qui ont besoin de respect et d’amour. »
L’évêché donne sa bénédiction
ÉGLISE

Une pratique canonique.

Bénir des animaux comme on le fait pour des êtres humains, faut-il en rire ? « Absolument pas », répond fermement le théologien Nicolas Betticher. Porte-parole de l’évêché de Fribourg, Lausanne et Genève, il relève que cette pratique n’est pas nouvelle et qu’elle est même très fréquente en Italie. « Elle revêt, certes, une coloration ecclésiale populaire, mais il s’agit de ce que j’appellerai un beau geste : célébrer combien Dieu est grand dans sa création. Dans un autre registre, les fêtes des moissons relèvent de la même idée. » Nicolas Betticher souligne enfin le lien très fort qui unit saint François d’Assise à cette bénédiction. « Il Poverello », le Petit Pauvre d’Assise, comme on le surnomme, avait en effet appris à s’émerveiller de tout et s’était fait le chantre du Créateur de tous les êtres. Le théologien rappelle encore en passant que le saint homme était aussi l’ami des bêtes sauvages, ce qui l’avait amené à pactiser avec un loup pour qu’il cesse de tourmenter les populations.

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