Léopard interdit de promenade

Le félin était pourtant tenu en laisse. Et ce depuis 20ans.

Pour une fois, c’est le chien non tenu en laisse qui s’est fait mordre. Pas par un promeneur, mais par un léopard ! Le chien a été sérieusement blessé et le léopard sévèrement puni. Alors qu’il effectuait depuis près de 20 ans et sans problème des balades en compagnie de son maître dans les forêts argoviennes, l’animal sauvage en est désormais privé, et son recours au Tribunal fédéral vient d’être rejeté. Le voilà condamné à la réclusion à vie dans son enclos.

La relative liberté du félin était pourtant étroitement surveillée. Le maître tenait toujours l’animal en laisse, sécurité doublée par une sorte de harnais qu’il attachait par une corde nouée autour de sa taille. L’office vétérinaire argovien avait donné son autorisation, mais il l’a retirée après l’incident avec le chien.

Les arguments juridiques du propriétaire ont été rapidement balayés. Même si la loi fédérale sur la protection des animaux vise avant tout le bien-être de nos « frères inférieurs « - et Dieu sait si une promenade hebdomadaire peut y contribuer - elle ne saurait faire totalement abstraction de la sécurité des personnes.

Mais c’est l’expertise d’une zoologiste qui a été déterminante. Les réactions d’un léopard en captivité sont certes, lorsqu’on le connaît bien, relativement prévisibles. Mais elles restent, en cas d’événement soudain et imprévu, aléatoires. Certains détenteurs ont été attaqués après des années de cohabitation harmonieuse. Le félin, au demeurant, est capable de traîner des proies jusqu’à 300 kilos. Le propriétaire argovien, aussi baraqué soit-il, ne fait pas le poids pour écarter tout risque résiduel.