Le célèbre ours polaire Knut atteint de troubles du comportement (experts)

BERLIN, 17 juin 2010 (AFP) - Knut, l’ours polaire du zoo de Berlin élevé au rang de célébrité internationale, souffre de graves troubles du comportement, selon une étude de l’organisation de défense des animaux Peta.

"Lui et sa compagne Gianna souffrent définitivement de troubles du comportement", a indiqué mercredi à l’AFP l’expert de Peta spécialisé dans les ours polaires, Frank Albrecht. Le mammifère, âgé de trois ans, est notamment la proie d’attaques de panique, a-t-il assuré.

Sa démarche ne suit pas d’objectif précis mais il "erre ici et là" comme un fou, selon M. Albrecht. Il n’a toutefois pas confirmé les informations de presse sur les tendances à l’automutilation du plantigrade. Les experts de Peta ont enquêté durant deux ans sur le comportement des ours polaires vivant dans les zoo allemands. Tous souffrent plus ou moins de comportements agressifs et éprouvent de grandes difficultés à se reproduire, mais il semble que Knut soit le plus atteint.

Né le 5 décembre 2006, Knut avait ému la planète avec son pelage blanc neige et sa frimousse de peluche. Il est devenu une solide bête de plus de 100 kg qui, depuis quelques mois, partage sa vie avec Gianna. Abandonné par sa mère à sa naissance, l’ours a été nourri au biberon par un soigneur du zoo de Berlin, qui avait acquis lui aussi le rang de star en Allemagne jusqu’à sa mort subite en septembre 2008.

Nombre de célébrités, comme Tom Cruise, se sont précipitées au zoo de Berlin pour rendre hommage à l’ourson. Sa première sortie publique, quelques mois après sa naissance, avait engendré un déchaînement médiatique sans précédent, des centaines de photographes, d’équipes de télévision et de curieux se massant devant son enclos. Il avait également eu droit à la couverture de "Vanity Fair", photographié par la célèbre Annie Leibovitz. Chansons, produits dérivés, la "Knutmania" a sévi de longs mois durant en Allemagne.

Premier ours né en captivité depuis 30 ans au zoo de Berlin, le mammifère et les millions d’euros qu’il génère ont été au centre d’une bataille avec le zoo de Neumünster, d’où venait son géniteur, pour déterminer qui l’accueillerait. Le zoo de Berlin, au bord du gouffre financier avant la naissance de la bête, a finalement remporté la mise.