Le Trafic Des Betes Rapporte 15 Milliards D’euros Par An

En moins de 10 ans, chiens, chats et canaris ont pris un coup de vieux. Pour être à la mode, il faut aujourd’hui posséder une mygale, un boa ou un iguane ! La plupart de animaleries en vendent, souvent à bas prix.
Cette folie des Nac n’est pas sans entraîner des problèmes. Après un achat impulsif, les gens se rendent compte que la bestiole en question grandit, prend de la place, devient agressive ou demande des soins plus compliqués que prévus. A côté de terrariophiles bien documentés et équipés, combien d’amateurs sans aucune connaissance ? Les abandons se multiplient, comme les morts en captivité. Peu de caméléons, par exemple, survivraient plus de quelques mois. Et on ne vous parle pas de tous ceux morts avant même d’avoir été mis en vente.
« Il y a aussi des risques sanitaires, explique Alexandre Affre. Certains animaux sont très dangereux, comme les vipères. D’autres espèces exotiques transmettent des maladies graves : rage (par les chauves-souris), peste (par les chiens de prairie), psittacose (par les perroquets et perruches), salmonellose (par les reptiles) ».

Les abandons dans la nature provoquent aussi des déséquilibres. Les tortues de Floride, par exemple, colonisent nos étangs, comme les écureuils de Corée nos parcs, au détriment d’espèces locales.
Mais le plus grand danger pour les espèces, c’est le trafic, encouragé par la mode des Nac. Le trafic des animaux exotiques est considérable. Ce commerce est devenu, au plan mondial, le troisième trafic en terme de chiffres d’affaires : 15 milliards d’euros, selon le WWF. Après la drogue et les armes, ce sont les animaux qui rapportent le plus.

Les douanes multiplient les saisies, comme récemment en France où deux passeurs de retour d’Indonésie ont été pris avec, dans leur valise, 19 pythons et 30 varans !
« En plus du trafic, il faut aussi savoir qu’une bonne partie des animaux vendus légalement en Europe sont prélevés dans la nature. C’est le cas, par exemple des perroquets gris du Gabon ou de caméléons et de lézards de Madagascar. On se rend compte sur place que certaines espèces sont désormais menacées par ces captures », raconte l’expert du WWF.

Rien de positif !