Le Chat, Un Maitre D’ecole Hors Pair

On ne triche pas avec un chat

Le statut du chat comme animal de compagnie est une situation assez récente. Les anthropologues contemporains ont démontré qu’un animal, quel qu’il soit, atteignait ce statut une fois qu’il n’avait plus aucun but utilitaire. Il a donc fallu attendre que Minet ne chasse plus ni rats ni souris pour qu’il rentre, une fois pour toute, dans nos maisons. Là, il s’est trouvé en concurrence avec le chien dans un rôle pour lequel il n’était pas spécialement préparé. Mal sociabilisé alors que le chien, lui, avait quelques millénaires d’expérience, le chat s’est vu qualifié d’hautain et d’indépendant, plus attaché à sa maison qu’à son maître.
Mais le chat a rattrapé son retard de manière spectaculaire, car aujourd’hui en France, il dépasse les chiens en nombre. Cette remontée numérique s’accompagne en outre d’un modification très importante du comportement du chat. Au contact de l’homme, il a appris à mieux communiquer avec lui. Il a adapté son langage utilisant un nouveau registre vocal et continuant à ronronner largement après avoir dépassé l’âge de chaton. Mais il est pourtant une chose que le chat ne sait pas faire : il ne triche pas. Sa confiance est totale à condition qu’il n’ait jamais été trahi. On ne frappe pas un chat, sous peine de ne jamais pouvoir rattraper son geste. Avec le chat, il n’y a qu’une attitude possible : le respect mutuel.

Une école de contrôle de soi

Tous les parents le savent : une large part de l’éducation qu’ils apportent à leur enfant réside dans l’apprentissage du contrôle de soi et la confrontation au principe de réalité. Le chat est une aide précieuse dans ce domaine, il attire énormément les jeunes enfants qui aiment aussi bien jouer avec lui que plonger leur visage dans sa fourrure. L’animal devient chat-confident, chat-tendresse, chat-doudou. Si l’enfant veut continuer son intimité câline avec son chat et l’attirer dans son lit pour qu’il l’accompagne jusqu’aux portes du sommeil, il devra apprendre à le respecter comme être vivant avec une volonté propre. Alors que le chien supporte - jusqu’à quand, jusqu’à l’accident ??? - un enfant turbulent qui ne sait pas dominer sa force ni son désir, le chat est beaucoup moins tolérant. Pour gagner l’attachement d’un chat, il faut bannir les cris et les séances de chahut qu’un chien prendra facilement comme une phase de jeu. Il est étonnant de voir comment des petits garçons très actifs prennent sur eux et se calment pour faire revenir dans leurs bras le chat effrayé par l’agitation. Il n’y a pas de doute, le chat a une valeur d’apaisement.