Le Chat Et La Television

De ce que nous connaissons de la vision du chat, nous pouvons imaginer qu’il soit particulièrement attiré par les petits objets en mouvement rapide comme bougeraient de petits rongeurs ou des oiseaux ou des insectes en vol, ou animés de sautillements comme le feraient des oiseaux ou des grenouilles, ainsi que les petits objets en mouvements ondulants, comme des poissons d’aquarium ou des papillons.
La couleur de ces petits objets importe peu, le chat étant peu sensible aux couleurs (particulièrement au rouge) mais hypersensible aux mouvements et aux tonalités de gris.

Voilà comment nous voyons un lézard.

Le chat est peu sensible au rouge : voici comment le chat verrait le même lézard !

Au niveau de la perception auditive , le chat est capable de percevoir des fréquences entre 20 et 50 à 100.000 Hz, soit deux octaves de plus que les humains dans les ultrasons. Un chat, semble-t-il, peut discerner une souris traversant un sentier de sable à plus d’une dizaine de mètres.
La reconnaissance auditive d’une proie potentielle ou d’un autre sujet d’intérêt à la télévision dépend de la capacité des enceintes acoustiques de rendre la qualité et la stéréophonie du son. Celles-ci ne sont pas adaptées au chat mais à l’humain et les sons aigus ne sont pas toujours rendus avec harmonie.

Le troisième point de réflexion est bien entendu la capacité d’intégration des données perçues. C’est le travail cognitif, l’intelligence. Le chat est-il capable de recomposer des images en deux dimensions et des sons pour en faire un concept compréhensible ? Il semble que certains chats y arrivent.
Dans la nature, le chat doit pouvoir discerner ses proies et les reconnaître quelque soit l’angle de vision, de côté, de haut, de bas, de face, de dos. Il crée de cette façon un concept d’objet .
Admettons que le chat puisse symboliser cet objet par "petite proie rampante" (serpent), ou "petite proie sautillante et qui s’envole" (oiseau), "petite proie sautillante qui va dans l’eau" (grenouille), "petite proie qui s’encourt et se cache dans des trous" (souris), "toute petite proie qui vole et bourdonne" (mouche, abeille), "petite proies qui vole de façon chaotique sans bourdonner " (papillon), etc.
Tout ce qui ressemble à un de ces symboles peut rappeler à la mémoire du chat le symbole entier. Un bourdonnement peut attirer son attention, comme le bruits des ailes d’un oiseau. Si ce bruit est chaotique, changeant de fréquence et d’intensité, l’oiseau est peut être en détresse. Au symbole de proie potentielle s’ajoute une composante d’accessibilité. Le chat est alors en alerte.
Si la télévision propose des miaulements de chats, le chat observateur dirigera son attention sur un autre chat dans la pièce, au détriment de la télévision. Si le chat observateur est seul, il s’orientera vers la télévision.

L’expérience va moduler les réactions.
Pour un chat vivant dans un milieu riche en stimulations, l’écran de télévision n’apportera pas l’intérêt nécessaire Ce chat risque d’abandonner l’écran au profit des stimulations plus réelles et objectives rencontrées dans un jardin.
Pour un chat vivant dans un milieu hypostimulant, comme un appartement, l’écran de télévision peut apporter justement le mouvement, l’information, la stimulation qui manque et pourrait activer le système d’éveil du chat. A défaut d’un objet global, le chat pourrait se contenter d’un objet virtuel.

En conclusion , les chats peuvent être intéressés par des émissions télévisées qui représentent des objets analogues à des parties d’objets symbolisés dans sa mémoire. Et ce phénomène est augmenté lorsque le chat vit dans un milieu hypostimulant.