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Grands Hommes Et Petits Chats

lundi 15 septembre 2003, par CatChat

La haute tenue de ce propos ne saurais autoriser aucune dérive et honni soit qui mal penserait à substituerdans le titre "rats" à "chats".
Nous nous en tiendrons donc à l’affection que portèrent les politiciens à leurs chats et commencerons pour ce faire par les pays les plus éloignés pour finir par la France.

Bill Clinton et Socks


- Les Etats-Unis d’Amérique manifestent un amour sans limite - et parfois sans pudeur - pour les animaux. Théodore Roosevelt fut le premier Président à faire sortir les chats de l’ombre pour les associer à la vie publique. Tous les américains suivaient les aventures de Tom Quartz et de Slippers. Ce dernier était le plus connu et le plus célèbre des deux car il avait un doigt de plus à chaque patte et de ce fait était la cible favorite des journalistes et des photographes lors des conférences de presse ou autres événements officiels.
Plus près de nous, Ronald Reagan possédaient deux chattes écailles de tortue : Cléo et Sara. Mais "the best of the best" c’est Socks, le chat de Chelsea Clinton. Lorsque le Président et sa famille s’installèrent à la Maison Blanche, tout naturellement le brave minou les y suivit. Bonne aubaine pour les paparazzi, et il fallut l’intervention agacée du Président lui-même, pour qu’on laissât le chat de sa fille jouir en paix de son nouvel "sweet home". Pour atténuer l’impact de sa colère, Bill Clinton signa "Socks" de sa main les cartes de remerciements en réponse aux félicitations adressées par ses fans au "premier chat des États-Unis". Enfin un scoop, dont l’importance n’échappera à personne, nous apprend que Chelsea, maintenant en université, a emmené avec elle son bien-aimé Socks. Affaire à suivre...

Humphrey


- L’Angleterre n’est pas en reste pour les histoires de chats. Outre ses chiens, la reine Victoria avait une persane blanche nommée Whiteheather (bruyère blanche) dont hérita tout naturellement le roi Édouard VII à la mort de sa mère. Mais incontestablement le 10 Downing Street est aux chats des politiciens anglais ce que le château de Buckingham est à la reine ou même les rochers de Gibraltar sont aux singes. Wilson Churchill avait pour ami et confident un matou noir et blanc appelé Nelson. En 1939, Nelson accompagna Churchill à l’amirauté puis, après un passage aux "Chequers" (résidence campagnarde des premiers ministres anglais), le suivit au 10 Downing Street lorsque son maître y emménagea en tant que chef de gouvernement. Tous les deux accueillaient les visiteurs les plus prestigieux, l’un dans son fauteuil, l’autre sur une chaise un peu en retrait, et tous les deux descendaient aussi ensemble dans les abris pendant les bombardements de Londres. On assure que Nelson, fidèle parmi les fidèles, quitta le lit de son maître deux heures avant sa mort.
Puis le temps passa et un jour Margaret Thatcher fut informée qu’un gros chat - européen (tiens, tiens...) des plus communs - hantait les cuisines et les lieux circumvoisins de sa résidence toujours au 10 Downing Street. Ce chat, baptisé Humphrey par on ne sait qui, entendait bien rester maître des lieux où tout était luxe, calme et volupté. Fine stratège et anglaise de surcroît, Mrs Thatcher défendit qu’on chassât le squatter et le légua à John Major quand elle déménagea. Humphrey en parfait gentleman accueillait les hôtes successifs avec un flegme tout britannique jusqu’à ce jour maudit où les anglais indignés entendirent Mrs Cherrie Blair faire cette déclaration - ô combien shocking - :"un chat c’est anti-hygiènique"... La gaffe dans toute son horreur ! Tony Blair le mari, bafouilla que son épouse n’avait pas voulu dire ce que tout le monde avait entendu. Cherrie Blair essaya de se rattraper en expliquant que ce qu’elle avait ne s’appliquait en aucun cas à "Dear Humphrey". Leurs enfants se firent photographier avec un Humphrey empreint d’une royale magnanimité. Et l’Angleterre retrouva son calme jusqu’à la toute récente affaire des cochons... mais cela est une autre histoire comme dirait leur Kipling.

Raymond Poincaré


- Troisième pays de ce périple : la Douce France. Laissant volontairement le cas Richelieu sous l’ancien régime, nous allons évoquer les Républiques !
Raymond Poincaré fut le premier Président qui ait écrit sur ses animaux familiers. Dans ses "Souvenirs", il cite Babette sa chienne briarde et Miette sa chienne bruxelloise, mais celui qu’il chérissait était Gris-Gris son siamois. Le Président semble avoir reporté toute son affection sur ce chat qui, comme Nelson avec Churchill, le suivait partout. Aussi lorsque le 21 août 1916, le félin fit une chute d’une terrasse de L’Elysée et qu’on le crut mort, la douleur de son maître fut extrême. Mais Gris-Gris se rétablit et avec le Président, ils savourèrent la victoire de 1918. On les vit à nouveau ensemble en Alsace-Lorraine, au cours de la visite que firent Poincaré et Clémenceau dans ces provinces redevenues françaises. Gris-Gris s’éteignit à 16 ans le 30 mars 1925. Son maître consacra deux pages et demie dans ses "Souvenirs" à évoquer la peine que lui causa cette perte.
Plus discrète fut la vie de Prudence. Ayant admiré une persane bleue chez son ministre Berthelot, Clémenceau, quelques mois après, reçu en cadeau de ses collaborateurs une persane de noble lignée spécialement rapportée d’Angleterre. Le Tigre l’appela Prudence et avoua en être tombé amoureux.
Il me serait facile de terminer là cette compilation sur les hommes, les chats et les lieux, mais j’aurais le sentiment de ne pas rendre hommage à un autre Gris-Gris et à Miquet et Miquette qui surent adoucir peut-être même apaiser, les dernières années de leurs maîtres.
Ringo de Balmaton, dit Gris-Gris, avait pour résidence principale mais secondaire pour son maître, la Boisserie à Colombey-les-Deux-Eglises. Il y vécut dans une discrétion exemplaire comme il sied à un chartreux.
Il n’en fut pas tout à fait de même pour Miquet et Miquette, chats venus on ne sait d’où, mais qui tinrent compagnie jusqu’à sa mort au "plus vieux prisonnier du monde". Et lorsque à la toute fin de sa vie on transporta le Maréchal Pétain de sa prison dans une maison voisine, le couple de chats l’y suivit. Miquet était sur le lit au moment où Philippe Pétain rendit son dernier soupir. L’infirmière du Maréchal pris Miquet avec elle lorsqu’elle quitta l’île d’Yeu pour rejoindre le continent ; quant à Miquette, elle retourna dans les fossé du fort où nul pouvait l’approcher.

Qu’il me soit permis d’emprunter à Poincaré ce qui sera la conclusion de cet article consacré à la félinophilie de nos politiciens. "le chat est aussi intelligent que n’importe quel homme et il est aimant, fidèle et bon. Ceux qui ne croient pas à l’âme des bêtes peuvent bien rire de mon jugement : il est en dessous de la vérité".

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